À propos du colloque Panafricanisme
Réhabiliter un panafricanisme humaniste, solidaire et fraternel, incarné par des figures historiques
Colloque Panafricanisme

Le panafricanisme en tant que concept né dans les Amériques, revendiqué par les nationalistes Africains et afro descendants, et adopté par les pères fondateurs des nations africaines a toujours été au cœur rapprochement des peuples africains et des questions de développement du continent et de ses peuples. Une observation de l’histoire du panafricanisme montre que ce concept en tant que mouvement, vision et politique publique a constamment été traversé par des approches divergentes récurrentes autour des sujets tels que la race, la méthodologie et les moyens de lutte. Deux acteurs de l’indépendance africaine, Kwame Nkrumah du Ghana et Felix Houphouët-Boigny de la Cote d’Ivoire avaient des perspectives conflictuelles par rapport à la marche vers l’unité de l’Afrique. Le premier voulait d’une unité immédiate.

Le second optait pour une unité graduelle. Le père de l’indépendance du Ghana a articulé le panafricanisme et prônait la création des Etats-Unis d’Afrique. Le père de l’indépendance de la Côte d’Ivoire a consolidé les tendances démographiques de la Cote d’Ivoire afin d’en faire une terre d’accueil par excellence, l’Afrique en miniature, une nation-reflet de l’Afrique multiculturelle et multiraciale. Félix Houphouët-Boigny a fait de la Côte d’Ivoire une terre d’accueil et de refuge pour tous les Africains en quête de mieux-être, dans l’esprit du Rassemblement Démocratique Africain (RDA), le plus grand rassemblement politique du continent africain créé pour la décolonisation de l’Afrique francophone sur les fonts baptismaux du panafricanisme, dont il était le président.

En effet, Félix Houphouët-Boigny a fait de la Côte d'Ivoire une terre d'accueil pour les Africains en quête de mieux-être, dans l'esprit du Rassemblement Démocratique Africain (RDA). Aujourd'hui, cette vision panafricanisme des pères fondateurs se poursuit, notamment à travers la dynamisation de la CEDEAO, de l'UEMOA, du Conseil de l'Entente et de l'Union du Fleuve Mano.

Aujourd’hui, au moment de la renaissance du panafricanisme, ce mouvement est traversé par deux tendances conflictuelles. A côté de la philosophie du panafricanisme, qui se veut pacifiste, dialoguée, pondérée et réaliste, facteur de rapprochement des peuples et des cultures, il y a l’émergence d’une autre approche qui se positionne désormais en faveur d’une rupture frontale ( ?) avec l’Occident. Cette dernière prône un panafricanisme dit révolutionnaire, anti-système et anti-occident comme alternative pour le repositionnement du continent sur la scène internationale et pour son développement économique en donnant une priorité a la question de la souveraineté par rapport à celle de la démocratie.

Au delà de cette dichotomie, de nombreux acteurs ne s’accordent sur ce qu’est ou doit être le panafricanisme aujourd’hui. Face à de nouveaux paradigmes, il convient d’organiser un colloque scientifique sur le phénomène du panafricanisme afin d’en présenter son évolution, ses fondamentaux et les courants divergents récurrents qui l’ont traversé hier et qui le traversent aujourd’hui. Ce colloque est d’ailleurs intitulé à juste titre «Le panafricanisme à l’épreuve du temps et de la modernisation: regards croisés».

L’organisation de cette rencontre scientifique en Côte d’Ivoire offrira l’opportunité de saisir les significations actualisées, les idéologies explicites et implicites, de déterminer les visions et, in fine, les projets de société que porte le panafricanisme pour les peuples africains.

C’est donc pour apporter des réponses constructives à toutes ces préoccupations que ce colloque est organisé.